Lettre ouverte à Dominique

08/12/2025

Merci pour la main que tu m'as tenu la nuit de ton départ. Tu m'as dit "tu vas y arriver". Seule. Sans toi. Il m'a été difficile de respirer, de vivre, pendant de longs jours.

Chaque matin Andy me disait "ça va maman? Tu es pâle." Pour lui oui je me suis accrochée. J'ai compris Dominique. Je m'excuse vraiment.  Tu sais que j'ai voulu faire au mieux, pour lui; tu ne me l'as jamais reproché. Je sais que tu ne m'en a jamais voulu. Tu as lutté pour trouver la force de nous attendre. Je n'imaginais pas que tu étais à ce point à bout de force. Je regrette cet appel manqué.  Je regrette ce message que tu n'as pas laissé. Que voulais tu me dire? Je ne le saurai sûrement jamais.

Tu m'a fait promettre un petit frère ou une petite soeur à Andy. J'ai tenu promesse. 

Tu me voulais heureuse, comme tu le vois, je n'ai pas atteint le bonheur, mais je suis en paix.

Nos blessures communes nous avaient rapprochées. Je garde les joies que nous avons partagées.  Je t'avais dit, je ne me marierai qu'une fois...tu vois j'avais raison.  Tu avais mal estimé tout ce que cela représentait pour moi. Le temps te l'a prouvé. 

Je ne sais pas si ton choix a été le meilleur, mais je comprends parfaitement tes réticences. Je les mesure pleinement, je ne t'en veux pas. Tu as souffert plus que moi. Sache que tu n'es pas dans l'oubli, tu ne le seras jamais. Tu vis à travers Andy. Tu m'avais dit : "Promets moi que tu prendras soin de lui, que son destin ne sera pas le mien."

Je l'ai protégé, j'ai veillé, je n'ai rien lâché pendant de longues années. J'ai été pénible avec lui, de peur que l'histoire ne se répète. J'ai tremblé à chaque examen, mais regarde on a réussi. Tu serais fier de lui. Je suis sûre que toi aussi tu veilles sur lui. Un enfant de l'amour. Tu voulais qu'il le sache et il le sait.

Nos différents importent peu. Je sais que tu n'as jamais voulu me perdre Mon coeur était assez grand pour vous deux. Je sais que tu as supporté la douleur aussi longtemps que tu as pu. Je t'ai pardonné ces comportements qui n'auraient jamais été les tiens, si tu n'avais pas été malade. J'ai découvert que la maladie pouvait transformer quelqu'un.  J'ai découvert aussi qu'on ne peut pas aimer de loin.  Va pour l'amitié pas pour l'amour. Alors oui, mon éloignement t'as tué à petit feu, en plus du reste. Je m'en excuse. Je voulais protéger mon fils. Mon choix me semblait être le meilleur. J'ai longtemps porté cette culpabilité. Aujourd'hui je sais que tu m'as pardonné.  Je me pardonne aussi. 

Dans tous les moments où l'envie de vivre me quitte, tu es avec moi et quand je te porte su mon coeur, dans ces moments là, je vais mieux. 

Merci pour ces années d'aventures, elles resteront les plus belles de ma vie.